Vins bio, vins sans sulfite, vins issus de l’agriculture raisonnée, vins en biodynamie, vins vegan, vins nature, vins sans résidu de pesticides…
Aujourd’hui, les consommateurs sont habitués à découvrir, sur les étiquettes ou les contre-étiquettes des bouteilles de vin, des symboles visant à valoriser des démarches environnementales.
Certains sont faciles à comprendre, comme les symboles des labels bio, immédiatement reconnus par 96 % des Français. D’autres sont plus méconnus, à l’image de ceux de Demeter qui certifie des vins en biodynamie (18 %) ou du label « Vin Méthode Nature » qui certifie des vins issus d’une agriculture biologique certifiée et sans intrant (15 %).
Et il en est même qui sont quasiment inconnus ! Bref, il n’est pas toujours simple de se repérer au milieu de tous ces symboles car les labels sont toujours plus nombreux et, surtout, car les démarches environnementales ne se valent pas toutes.
Essayons donc d’y voir plus clair et, pour commencer, de comprendre ce qu’est un label.
Les labels, c’est quoi ? (et pourquoi on s’y perd un peu)
Tentons une définition. Un « label » est une marque distinctive, créée pour attester de l’origine géographique d’un produit, d’un niveau de qualité ou du respect d’une démarche environnementale.
La notion de label n’est toutefois pas normée d’un point de vue réglementaire. En effet, on peut retrouver aussi bien des labels publics et des labels privés, des labels qui se contentent d’une auto-déclaration et des labels qui exigent un contrôle par un organisme certificateur indépendant…
Et puis, comme dans le cas des labels environnementaux, les labels peuvent diverger par le niveau d’exigence ou par l’ambition. Pourtant, on pourrait souvent considérer, avec des formulations parfois proches ou très suggestives, que certains labels se recoupent, désignant une même démarche.
Un exemple. Les différents labels bio (publics et privés) garantissent une agriculture sans pesticides de synthèse. À l’inverse, le label (privé) « Zéro Résidu de Pesticides », en dépit de son nom, n’interdit pas l’utilisation des pesticides de synthèse : il vise à attester que la quantité de chaque molécule retrouvée dans le produit consommé est inférieure à 0,01 milligramme par litre.
Les démarches ne sont donc pas semblables. Dans un cas, les pesticides de synthèse sont interdits. Dans l’autre, ils sont autorisés. Or, les pesticides de synthèse génèrent des dégâts environnementaux en détruisant la biodiversité, en appauvrissant les sols et en polluant les eaux souterraines et de surface. Ils représentent également un danger pour la santé des agriculteurs, des riverains et des consommateurs.
La situation est d’autant plus brouillée qu’il existe d’autres facteurs de confusion. En effet :
- certains termes ne sont pas définis par un label : ainsi, on peut écrire d’un produit qu’il est « durable », « responsable » ou « issu de l’agroécologie » sans qu’un label ne vienne garantir l’affirmation ; de même, il est possible de se revendiquer des principes du vin nature indépendamment de tout label
- on peut combiner des labels : ainsi, un vin certifié « Vegan » peut aussi être certifié bio, mais ce n’est pas une obligation ; de son côté, un vin bio peut aussi être certifié « Vegan » mais ce n’est pas une condition indispensable.
Bref, c’est souvent difficile de se repérer entre tous les labels et, pourtant, c’est essentiel. En effet, les premiers labels, comme les labels bio, ont justement été créés pour favoriser des achats réfléchis en permettant aux consommateurs de distinguer les productions vertueuses, qui contribuent à la protection de l’environnement. Essayons donc de les catégoriser de façon simple.
Les labels bio
Ils sont la preuve de quoi ?
Ces labels garantissent qu’un vin est issu de l’agriculture biologique. Celle-ci interdit le recours aux engrais et pesticides de synthèse ainsi que certains procédés ou produits œnologiques utilisés en vinification (lire « Le vin bio, c’est mieux pour l’environnement !).
D’où viennent-ils ?
Les premiers labels sont apparus dans les années 1960 et 1970, initiés par des producteurs et des consommateurs militants réunis en association. Des labels publics, souvent à vocation nationale, sont apparus ensuite, comme le label AB en France. Depuis 1991, tous les labels bio doivent se conformer au règlement européen de l’agriculture biologique, un texte à valeur européenne qui s’est renforcé au fil des ans.
Comment les reconnait-on ?
Aussi, un vin produit dans l’Union européenne, labellisé bio, est nécessairement un vin qui respecte a minima les règles européennes relatives à l’agriculture biologique. Il est identifiable au symbole de l’Eurofeuille, présent sur l’étiquette ou la contre-étiquette.
Les labels nationaux ou privés, qu’on peut notamment retrouver sur des vins français, allemands, autrichiens ou suisses, sont ainsi tenus de suivre les règles européennes. Ils peuvent aussi se révéler mieux-disants, avec des clauses plus restrictives ou plus exigeantes.
| Label | statut | ORIGINE | création |
|---|---|---|---|
 | Public | Union européenne | 2012 |
 | Public | France | 1985 |
 | Public | Allemagne | 2001 |
 | Privé | France | 1964 |
 | Privé | Allemagne | 1971 |
 | Privé | Allemagne | 1982 |
 | Privé | Allemagne | 1985 |
 | Privé | Royaume-Uni | 1967 |
Les labels de la biodynamie
Ils sont la preuve de quoi ?
Ils garantissent à la fois qu’un vin est issu de l’agriculture biologique et qu’il a été élaboré dans le respect des principes de l’agriculture biodynamique, dont le respect des rythmes cosmiques ainsi que l’utilisation de préparations issues de matières végétales (ex. tisane ou décoction de prêle), animales (ex. bouse de corne) ou minérale (ex. silice de corne) visant à vitaliser les sols et la vigne.
D’où viennent-ils ?
Les principes de la biodynamie ont été formalisés en 1924 par le philosophe et pédagogue autrichien Rudolf Steiner. Il existe aujourd’hui deux labels privés à vocation internationale :
Demeter et Biodyvin.
Comment les reconnait-on ?
La présence du logo d’un de ces deux labels sur l’étiquette ou la contre-étiquette garantit qu’un vin a été élaboré selon les principes de la biodynamie. Il s’accompagne nécessairement de l’Eurofeuille puisqu’un vin ne peut être certifié en biodynamie que s’il est bio.
| Label | statut | ORIGINE | création |
|---|---|---|---|
 | Privé | Allemagne (vocation internationale) | 1932 |
 | Privé | France (vocation internationale) | 1985 |
Les labels de la méthode nature
Ils sont la preuve de quoi ?
Ils visent à attester qu’un vin a été élaboré dans l’esprit des vins qu’on appelle « nature ». Leurs cahiers des charges assurent ainsi que le vin labellisé est bio, qu’il a été vinifié à partir de levures indigènes, sans intrants œnologiques, et qu’il n’est pas filtré.
D’où viennent-ils ?
Les labels de la méthode nature sont de jeunes labels, créés dans l’idée de formaliser les principes du vin dit nature et par-delà de donner des repères aux consommateurs car il n’existe pas de définition reconnue du « vin nature ».
Comment les reconnait-on ?
Deux labels privés visent aujourd’hui à assurer q’un vin est issu de la méthode nature : le label Vins S.A.I.N.S (qui repose sur une charte d’engagement) et le label Vin Méthode Nature (qui repose sur une certification). Reconnaissables à leurs logos présents sur l’étiquette ou la contre-étiquette, ils s’accompagnent nécessairement de l’Eurofeuille puisqu’ils ne labellisent des vins que s’ils sont bio.
| Label | statut | ORIGINE | création |
|---|---|---|---|
 | Privé | France | 2012 |
 | Privé | France | 2019 |
Les labels non bio
Ils sont la preuve de quoi ?
Absence de produits d’origine animale, diminution de l’utilisation d’intrants chimiques ou de soufre… Ces labels couvrent des démarches environnementales, complémentaires ou distinctes de l’agriculture biologique. Les vins ainsi labellisés peuvent donc être issus de l’agriculture conventionnelle (s’ils n’affichent pas le symbole de l’Eurofeuille) ou de l’agriculture bio (s’il y a l’Eurofeuille).
D’où viennent-ils ?
Ces labels sont apparus ces trente dernières années. Ils visent à répondre à des attentes exprimées par la société. Le label Vegan atteste ainsi de la non-utilisation de produits d’origine animale tels que les colles issues de caséine, de poisson ou de blanc d’œuf, parfois utilisées en cave. Le label Sans sulfites ajoutés indique qu’il n’y a pas eu de soufre utilisé pendant les étapes de vinification. Le label Zéro résidu de pesticides assure que la quantité de chaque molécule retrouvée dans le produit consommé est inférieure à 0,01 milligramme par litre… Quant aux labels Terra Vitis ou Haute Valeur Environnementale (HVE), ils signalent que les agriculteurs sont engagés dans une démarche visant à améliorer leurs pratiques, notamment en réduisant leur consommation d’engrais et de pesticides de synthèse mais sans les interdire.
Comment les reconnait-on ?
Chaque label est reconnaissable à son logo. S’il n’est pas accompagné de l’Eurofeuille, cela signifie que le vin n’est pas bio : il s’agit donc d’un vin issu de l’agriculture conventionnelle, autorisant les engrais et pesticides de synthèse.
| Label | statut | ORIGINE | création |
|---|---|---|---|
 | Privé | France | 1996 |
 | Mention | France | 2017 |
 | Privé | France | 2017 |
 | Public | France | 2012 |
 | Privé | France | 2001 |
